Bergerac n' est pas une ville verte,suite
Reprenons thème par thème les chiffres de Bergerac et les thématiques cités par Sud Ouest, c'est un peu en vrac, mais on aura l'occasion d'y revenir....
EAU :
Avec 54,4 m3 consommés par habitant, Bergerac est juste en dessous de la moyenne nationale ( 55m3)
Extrait du site de la ville :
La ressource en eau potable deviendra à moyen terme une denrée précieuse. La Ville de Bergerac veille, dés aujourd’hui, au respect du milieu naturel et met tout en oeuvre pour limiter les rejets en eaux usées et entretenir son réseau de collecte.
Pas ou trop de communication auprès des habitants, mais pas non plus auprès des services de la ville
* L’arrosage des espaces verts
. Les pelouses des stades sont arrosées avec de l’eau issue du pompage de la nappe phréatique superficielle ;
. La diminution progressive de l’utilisation des produits chimiques et toxiques aura lieu grâce à l’investissement dans du matériel de désherbage thermique.
( l'investissement en matériel thermique annoncé en 2005, n'a pas été fait, ...)
Le maire lui même , lors du vote du budget, annonçait une baisse de la consommation suite à l’utilisation d’un puit pour les parcs et jardins.Il est judicieux de ne pas arroser avec de l'eau potable,mais la consommation risque de rester la même.
Pas d'incitation à installer des systèmes de récupération d'eau de pluie.
Et on se souvient que la mairie a découvert par hasard l'an dernier, que les bâtiments de la rue Neuve n'étaient pas raccordés au tout à l'égout. Bel exemple !
Même si le réseau de raccordement s'étend, il le fait assez lentement .L'étalement urbain , choisit jusque là par la majorité, plutôt que la densification , dans une commune déjà grande, ne facilite pas le rattrapage du retard.
Avec 405 kg par habitants , Bergerac est largement au dessus de la moyenne nationale.
Partisan de l'incinérateur de déchets , le maire a-t-il compris l' importance de la réduction des déchets?
Si c'était le cas, il aurait , comme député, travailler à une loi qui en aurait l'objectif ( par exemple en incitant ou obligeant les fabricants d’emballage à ne pas utiliser de matériaux non recyclables , ou à diminuer le poids et le volume des emballages)
Il dénoncerait le fait que les industriels de l'emballage font encore largement financer le coût par les consommateurs et l'effet pervers des systèmes comme écoemballages , puisque ceux-ci n’ont pas intérêt à ce que les poids et volumes des déchets diminuent.
Le fait que ce syndicat n’ait pas en charge la collecte diminue ses possibilités d’actions en matière de tri et de réduction des déchets ( l'ADEME l’écrit très clairement)
Les sacs jaunes ne sont pas ou sont mal utilisés dans certains services municipaux mais il ne semble pas faire le nécessaire pour que cela s'améliore.
Il a fallu insister pour que soit écrit dans les contrats de prêts ou de location de salle l’obligation du tri….mais celle-ci n'est pas toujours effective.
Ajoutons que la ville n'est pas utilisatrice de papiers recyclés , hors celui-ci permet des débouchés à la filière de recyclage et est moins consommateur d’énergie.
Saintes a mis en place le tri des bio-déchets dès 1998, elle utilise non la taxe mais la redevance ( trois tarifs suivant le nombre de personnes au foyer)
Le maire balaye la demande d'une étude comparative entre taxe et redevances ( il répète " le débat a eu lieu") afin de voir quel dispositif permettrait le mieux de réduire le volume et le coût des déchets.
Aucune récyclerie à Bergerac.
Certaines structures sont exonérées de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères.
TRANSPORT EN COMMUN
Pour le maire , la voiture c'est la liberté !!!
Je pense lui offrir l’excellent livre de Denis Baupin qui démontre combien cette liberté a un coût élevé pour nous tous : coût économique, coût social, coût en terme de santé, coût environnemental…
Bergerac n’est pas en milieu urbain dense , et l'organisation de transports publics réguliers et compétitifs avec la voiture individuelle,compte tenu de la densité de population, relèverait d'une volonté politique affirmée.Elle devrait être adossée au futur PLU.
Malgré une restructuration des TUB (Transports Urbains Bergeracois) , ceux-ci continuent de rouler à vide (sauf quand les scolaires l’utilisent mais nous n'avons pas encore connaissance du taux d'utilisation par les scolaires …qui rendrait compte de la réalité.)
Les TUB sont peu attractifs, ils restent d'un prix élevé si on tient compte du service rendu , de leur fréquence, du temps de trajet nécessaire…..
La lecture des fiches horaires et des trajets relève du casse tête …Essayez->http://www.ville-bergerac.com/eva/rubrique.php3?id_rubrique=299], vous verrez !
Aucune promotion n’en est faite auprès de ceux qui pourraient en être les utilisateurs…
On pourrait imaginer que les lieux qui concentrent des usagers potentiels ( lycées ,collèges , hôpital, poste ) soit des lieux de promotion des TUB et d'affichages simples des trajets horaires.
Il fait au coup par coup un peu de TUB, quelques bandes cyclables, des trottoirs de centre ville, et beaucoup de parkings , délégués au privé.Il ne faut pas se mettre à dos l'automobiliste/ électeur, ni les constructeurs automobiles...Tant pis pour la santé, celles des habitants et celle de la planète.
La proposition d’études de dispositif du type parking relais ( encore dernièrement avec le parking de l aéroport) est balayée elle aussi.
Lors de la réunion publique sur le PLU , c'est avec la plus mauvaise foi du monde qu’il a répondu à une question du public sur ce sujet : « Il y a trop d’entrées de ville …. » puis il les a toutes citées….comme si desservir les principales entrées , à l’exemple d’autres villes , ne mériterait pas une étude pour tenter de désengorger déjà la ville.
Les véhicules des tub roulent au diester...mais ce serait mieux qu'ils ne consomment pas pour rien en roulant à vide et on est loin de la démarche innovante et courageuse de la communauté de Villeneuve qui utlilisent des huiles végétales pures, dont l'écobilan est bien meilleur.C'est d'autant plus dommage que la CUMA était venue présenter son système d'extraction d'huile à la foire expo et que ce serait un débouché intéressant pour les agriculteurs.
PISTES CYCLABLES :
La communauté de communes s'occupe désormais de ce dossier.
Nous préférons parler d’itinéraires cyclables : ceux ci comprennent aussi bien des pistes ( en site propre , séparées de la voirie mais plus coûteuses et difficiles à aménager en centre ancien sauf à réserver des rues aux déplacements doux) que des bandes cyclables, des voies a trente km/h, ainsi que des itinéraires fléchés avec contresens vélo etc.)
Longtemps , le maire a répondu à nos demandes que personne ne se déplaçait en vélo à Bergerac….
Il semble développer ces derniers temps un intérêt pour ce dossier…
Serait ce parce que la loi sur l'air oblige à prévoir des équipements vélos si on crée ou rénove des rues ?
Cet intérêt reste malheureusement trop timide( et trop orienté loisirs) pour que les déplacements alternatifs à la voiture se développent.
Malgré les demandes, la bande cyclable de la route d'Eymet n'est pas entretenue.Aucun projet de pédibus ou de vélobus pour les scolaires.
L'absence de bonnes relations entre communes voisines et la manière dont le maire a engagé l'intercommunalité entravent la possiblité de créer des transports urbains qui ne s'arreteraient pas aux limites de Bergerac .
En matière de développement durable, les projets méritent que tous les échelons de décisions travaillent en cohérence.
ENERGIE
59 ,9 euros par habitant
Certes Bergerac est une ville étendue , ce qui peut expliquer en partie l’importance des dépenses.
Quelques démarches semblent être faites dans le cadre d'un groupe de travail "économie d'énergies", mais elles ne se sont pas faites sentir dans le budget 2007 où, c'est peu mais c'est une première, 0,02% du budget est consacré à ce chapitre .
La ville de Rochefort a mis en place un service énergie en 84, elle forme régulièrement ses agents aux gestes d’économie.
Il a fallut équiper l'école de Campréal, construite il y a dix ans ,de climatiseurs pour les classes ,mais aucun arbre à feuille caduques n’ombre le bâtiment..
ESPACES VERTS
Encore heureux que Bergerac affiche un résultat satisfaisant!!
Bergerac s’en sort bien en terme de surface grâce à Pombonne….
Mais les bergeracois ont du mal à trouver des espaces publics où se rencontrer entre générations , où jouer avec leurs enfants…
Faites le tour, il est vite fait : Campréal, la promenade Pierre Loti , le jardin Perdoux, les stades ,le camping municipal,quelques carrés rive gauche et quelques places comme la myrpe ?
L'art du rond point est plus développé que celui des jardins publics... Quel dommage que les voitures tournent autour d'une fontaine autour de laquelle on ne peut pas s'assoir.
En privilégiant les constructions pavillonnaires , et en élaborant un POS qui a favorisé l'étalement urbain et le mitage, le maire n'a pas su préserver ces espaces sociaux que sont les espaces verts.
Pour le prochain PLU , le maire affiche la volonté de préserver enfin des espaces verts. Que ne l’a t il fait dans le cœur de la ville ou les quartiers., depuis 95...
On ajoutera a cette triste liste :
Pas de choix de matériaux moins destructeurs lors des chantiers de rénovation.
Mes demandes concernant l'utilisation de bois certifiés ou locaux font ricaner le premier adjoint.
De même, pourquoi la ville ne privilégie-t-elle pas les aliments et boissons produits localement lors des vins d'honneur? C'est aussi dans des décisions comme celle-là,qui peuvent paraître secondaires, qu'elle pourrait montrer la cohérence du développement durable.
L'embauche précoce d'un éco-conseiller alors que peu de villes en avaient ( argument massue du maire ) n’a pas permis , faute de volonté politique et de moyens , de verdir Bergerac.
La ville n'a d ailleurs plus d’éco-conseiller puisque celui-ci travaille désormais à la communauté de communes.
Je n'insisterai pas ici sur le fait qu'elle soutient l'installation d'un aéroport local, sans cohérence inter régionale.
La majorité est loin , à Bergerac, de faire le nécessaire pour diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre, responsables du changement climatique .
Mais elle n'est pas exemplaire puisqu'elle n'a pas encore fait enlever les panneaux qui ne répondent pas à ce règlement et qui sont sur des terrains municipaux.
( trop grandes , pas de lettres découpés , ou présentant deux saillies en drapeau)
Elle continue de tolérer l’implantation de nouveaux panneaux illégaux notamment aux entrées de villes.
Après un diagnostic, la situation actuelle mettant en évidence la prolifération de panneaux publicitaires parfois de piètre qualité, la Ville de Bergerac élabore actuellement un règlement local portant à la fois sur la publicité, les enseignes et pré-enseignes. Son but est d’assurer une meilleure lisibilité de l’information avec une répartition harmonieuse des dispositifs privilégiant les enseignes.
..D'aucuns diront que Bergerac est une ville où il fait bon vivre, qu'elle est fleurie, pas trop bruyante...
Mais on ne peut pas assimiler le seul cadre de vie aux enjeux du développement durable.
Les Verts souhaitent que tous les choix de la ville soient évalués au regard des quatre piliers du développement durable: le social, l'environnemental, l'économique et la gouvernance, seul moyen d' assurer les moyens de vivre dignement à tous, ceux d'aujourd'hui comme ceux des générations futures , en commençant par les plus démunis.
Ce n'est pas le choix du député maire.
pour finir, encore une occasion ratée pour Bergerac:
Europe
Affichons notre énergie!
Partout en Europe, l’initiative Display incite les municipalités à afficher les performances énergétiques des bâtiments municipaux. Plus de 200 villes ont déjà adopté cette nouvelle forme d’information des populations.
Pour responsabiliser chaque citoyen sur ses consommations énergétiques et ses émissions de gaz à effet de serre (GES), l’association Énergie-Cités a lancé en 2004 la campagne Display. Objectif: encourager les municipalités européennes à afficher publiquement les performances énergétiques, en eau et en émission de GES, de leurs bâtiments, en utilisant le modèle de l’étiquette des appareils électroménagers. Une centaine de villes y participe aujourd’hui.
«La première phase du projet, financé par la Commission européenne, a réuni 21 villes pilotes de 18 pays et 4 experts scientifiques et techniques, qui ont créé un outil de calcul permettant de délivrer un certificat énergétique des bâtiments», explique Peter Schilken, d’Énergie-Cités, partenaire de l’ADEME depuis 1996.
Grâce à cet outil disponible en ligne, la collectivité engagée dans la campagne Display calcule les ratios de ses édifices, les classe selon une échelle de A à G, puis les signale au moyen d’une étiquette Display. Elle peut ainsi évaluer les performances de chaque bâtiment, les comparer à celles d’autres villes de son pays, d’Europe, et lancer un plan d’amélioration de son patrimoine.
Cette démarche permet d’anticiper l’entrée en vigueur, d’ici 2009, de la directive européenne 2002/91/CE sur les performances énergétiques des bâtiments. C’est aussi le moyen de réaliser des économies financières, d’entreprendre une action concrète contre le changement climatique, de sensibiliser les usagers et les gestionnaires des bâtiments municipaux, de partager son expérience avec d’autres cités Display, de bénéficier d’outils de communication ciblés et adaptés, et de montrer une image positive de sa ville.
La France en retard
À ce jour, 218 villes ont rejoint la campagne, parmi lesquelles Modène en Italie, Francfort en Allemagne, Bristol en Grande-Bretagne, Bielsko-Biala en Pologne ou Lille en France. «La France, avec 87 villes engagées, se situe à un niveau encore modeste. Les maires sont souvent réticents. Ils craignent qu’un affichage de mauvaises performances leur coûte leur réélection, constate Peter Schilken. .....
Bérénice Vincent